La première photo, toute en nuances de bleus et de verts était une marine destinée à illustrer un livre sur la Bretagne d' Armor. La deuxième, s'ouvrait sur un ciel d'orage mêlant ses noirs profonds aux rouges et oranges du soir; elle devait s'accrocher aux cimaises d'une galerie de la ville. La troisième image ferait sans aucun doute la "une" d'un grand magazine sportif: un prototype aux couleurs flamboyantes abordant un virage à très grande vitesse sur le circuit des 24 heures. Un modèle posait sur la quatrième photo en noir et blanc: fond uni, flashes de studio et réflecteurs étaient les seuls décors de cette photo de mode. Quel était le sujet de la cinquième photo, je n'en ai plus le souvenir. Ce dont je me souviens, c'est de cette lumière indéfinissable, ce je-ne-sais-quoi de différent qui fait d'une simple photographie, une grande image. Il y a l’ombre et la lumière, les gris, le noir, le blanc, toute la palette des couleurs aussi , puis la composition et le cadre, la netteté ou le flou, la profondeur, l'harmonie ou le contraste, et c’est tout pour ce qui est visible. Quel que soit le sujet, ce qui reste pour faire la bonne image c'est l'invisible qui doit sans doute s'appeler sincérité, respect et émotion.
La photo cinq était la bonne. RD